lundi 25 janvier 2010

silent FORTRESS (pinback)

















J’suis vénère.
Et quand jsuis vénère je peux défoncer des portes, faire la tronche mais faut pas qu'on vienne trop appuyer sur ma colère car je ne suis jamais très loin des larmes non plus.
J'ai tout le temps envie de pleurer de toute facon. Trop de travail, fatiguée, véxée, saoulée, angoissée, n'importe quel état génère une évacuation lacrymale.
Fait chier. Ca fait de moi une victime, une petite chose qui chouine tout le temps. un BEBE.
J'aimerais avoir assez d'assurance pour dire a ceux qui me font chier "vous me faites chier" sans que ca provoque chez moi, une crise de panique immédiate, et que je pleure ma maman devant tant de remue ménage intérieur.

Bon tout ca pour dire qu'on est lundi midi, que ma semaine ne commence pas franchement coolos, que mon travail me ronge comme un début de cancer (j'en ai des palpitations la nuit quand j'y pense), que j'essaye de prendre le plus de distance possible avec les aléas du taf pour ne pas sombrer dans une déprime profonde mais bon le jeu de rôle ca va bien deux minutes. C'est pas vraiment mon idéal de vie.

Jusqu'ici j'étais pas inquiète pour moi. Parce que j'étais JEUNE. Je pouvais légitimement demander à d'autres de prendre en main mon sort ou du moins de faire en sorte que j'ai de l'argent, que j'ai le cul au chaud et tout ca...mais depuis que je subvient à mes besoins toute seule et que mon taf me sort par tous les orifices possibles et qu'en plus je travaille plus pour gagner moins et que ca devient dur pour me payer des vêtements dont je n'ai pas besoin mais quand meme envie, je vie dans un gros spleen permanent.

Alors c'est ca la vie? C’est ca SUBIR son travail? C'est ca attendre le week end pour se murger et avoir la nausée le dimanche soir à l'idée que tout va recommencer lundi matin ?
Bon ok là vous vous dites, elle travaille à France télécom ou quoi? non
Je travaille a la télé. A la pige.
Oui je sais y’a un coté presque sympa dans l’énoncé mais un autre beaucoup moins qui donne envie à ma morve de couler.
Parce que précarité, statut de journaliste problématique, insécurité, management pourri et toussa.

Bien sur que j'ai envie de me tirer, de fucker tout le monde et de brouter de l'herbe plus verte, plus fraiche ailleurs. Mais je suis paralysée. Ici j'ai du travail, ailleurs je ne sais pas. Mes amies galèrent toutes pour trouver des piges et ca nous incitent toutes à rester là ou on est, à s'accrocher au peu de revenus qu'on va avoir. De l'autre coté, les entreprises nous brandissent "la crise" sous la gueule pour nous faire comprendre qu'il n'y a pas de travail. Enfin pardon, qu'il n'y pas de travail bien payé et qu'il va falloir encore plus courber l'échine et accepter la regle du jeu, si on veut bosser.

Ils espèrent qu'on fasse quoi avec tous ces discours? Qu’on trouve ca normal? Qu’on vienne lécher des trous du cul pour un smic et qu'on en rigole? qu'on en arrive à penser que c'est dans notre karma d'etre des gens exploités et serviles pendant que d'autres profitent financierement des fruits de notre travail? qu'on prenne tout ca avec légèreté et qu'on fasse une tripotée de môme à qui on dira que la vie est formidable (faut juste pas travailler dans la com ou la "culture")?

Voilà donc tous les mois, j’ai une journée comme ca ou j’ai envie de lâcher mon boulot d’un coup.  Je suffoque, je palpite, je ressasse une réflexion malvenue de mes supérieurs, je refoule mes larmes et je reste prostré sur ma chaise de bureau en me disant que cela ne peut pas être pire ailleurs mais, que comme je n’en suis pas sure, autant rester là.

Je suis comme ces personnages médiocres de romans contemporains. J’attends de gagner au loto ou qu’un homme riche m’épouse alors que je ne joue pas au loto et que je suis physiquement ordinaire et en attendant je reste planté là ou je suis, à maudire l’univers et à pleurer discrètement sur ces petites frustrations ordinaires.

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